Il a plusieurs éléments d'un polar mais n'en est peut-être
pas un --on pourrait en débattre longtemps-- mais peu importe : j’ai
beaucoup aimé le roman "Wildwood" de Jo Seymour, que
j'ai dévoré d'un trait (le roman pas Jo!).
L'écriture
coule doucement et nous emporte dans le temps, à une époque pas si lointaine
(1968) pendant laquelle plusieurs jeunes ont perdu leur innocence, leur
naïveté, et leurs illusions; plusieurs y ont même laissé leurs rêves puisque
leur existence a tourné au cauchemar. Les événements marquants de la fin des
années '60 ont été le début d’un réveil brutal qui nous est ici présenté à
travers les expériences d’une adolescente québécoise, Michelle, en vacances aux
États-Unis avec ses parents.
Wildwood débute comme un roman
de nostalgie légère (été 1968, quête de l'amour d'une ado de 16 ans, vacances
aux USA, beach party, soleil, chaleur) qui semble cibler un public féminin;
cependant, l’histoire surprend rapidement par sa progression vers une sombre
réalité (guerre du Vietnam, déception amoureuse, meurtres, destins tragiques).
Bref, le récit présente la transformation psychologique et l’identité sexuelle d'une
adolescente qui se sent prête à vivre un amour 'adulte' mais qui se verra
précipitée dans l’univers des adultes par des événements inattendus et tragiques.
Pour la majorité d'entre nous, le premier amour n'est qu'une
étape nécessaire (parmi tant d’autres) pour amener à la maturité. Évidemment, comme
c’est le cas pour Michelle, la réalité nous rattrape toujours.
Johanne Seymour démontre une belle maîtrise de son écriture, un beau style
et sa narration est très bien menée. Les personnages, tout particulièrement Michelle, Tom, Denise et le sympathique détective Sam Garcia, sont définis par quelques
traits descriptifs mais surtout par leurs actes et paroles. L’intrigue, habilement
construite, glisse vers le polar et nous amène à une fin qui échappe intelligemment
à la pirouette surprise; même si cette conclusion ne nous surprend pas
vraiment, elle est réaliste et suit la logique du récit.
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Vous pouvez suivre Johanne Seymour sur Facebook, et sur son site officiel ou celui de Les Printemps Meurtriers.
17 décembre 2014
JF
-30-
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