Stephen King's "11/22/63" contest...and a little story about me.

OK, this one won't be that easy to win. But first, a little story about myself.
Stephen King is the writer who, unknowingly of course, had the biggest influence on my choice of career. He is one of four writers who turned me into the voracious reader that I am. The other three are Thomas Harris, Peter Straub and John Irving. There were, and still are, others of course but these four were the start of a reading frenzy, when I was 14 (close to 15), that is still going on 30 years later.

In the summer of 1981, I was finally authorised to read any books I wanted from the public library. Having read all of my father's books by George Simenon, Agatha Christie, some by Henri Vernes, Gaston Leroux, Maurice Leblanc, and most of the ones by Edgar Allan Poe (translated in French by none other than Charles Baudelaire) I was now ready for something else. My mother took me to the Cowansville Public Library, serving a population of barely 12,000 in what is now known as "Louise Penny Country", in Quebec's Eastern Townships. The library's inventory was scattered on a few bookshelves, half of which were filled by illustrated books for kids and most of the other half filled by romance novels. That left only a few shelves for other genre novels and some 'real' literature.

I didn't know about not judging a book by its cover, so I went for the ones that caught my eye, at first barely reading the back covers to get an idea of the contents. At the time, I wasn't bilingual enough to be able to read novels in English, but even though the translations were a year or so behind the originals, during that summer I discovered Stephen King (only seven years after the publication of his first book) and his already impressive backlist that consisted of Carrie, 'Salem's Lot, The Shining, Night Shift, The Stand, and The Dead Zone. I don't remember in which order I went through these titles but they filled my summer days whenever I wasn't playing baseball or soccer, or pedalling around town on my bike. I read every evening --sometimes deep into the night. And man, did I have many nightmares!

Between some of these books, I also read Thomas Harris's Black Sunday, and Peter Straub's Ghost Story, which had just come out in French. When fall came, and with it high school and the hockey season, instead of picking up other books, I just re-read King's. In 1982, I was spoiled again with the publication of Red Dragon and The World According to Garp, both published in French; the former is still one of my all-time favourites along with Ghost Story, Dennis Lehane's Mystic River, Michael Connelly's Angel's Flight, Irving's A Prayer for Owen Meany, and King's Different Seasons and The Dead Zone.
I never stopped reading, of course, although I was only confident enough to start reading books in English in 1989. The first one was King's "The Tommyknockers" (which I'd already read in French) and it was followed by Jim Morrison's first bio "No One Here Gets Out Alive". Here I am now, into my 6th year working as a sales rep for Canadian independent publishers (after 5 years as manager in a bookstore), running a blogsite (or weblog), writing the occasional review for the great website Crime Fiction Lover, co-founder of the QuebeCrime Writers Festival, and writing a crime novel (in French). All of this because of Stephen King, in a public library, in the summer of '81.

So, to celebrate my 30 years of reading Stephen King, how about a contest for a chance to win his brand-new book "11/22/63"! The contest is open to residents of the US and Canada only (it's an 850-page book, so I can't afford to ship it very far!). As usual, you need to be 18 or older, but you have to work a little: I want you to tell me your favourite King character, book and movie. That's it. Send your answers to: housecrimyst@gmail.com
Contest runs until December 7th (12/7) at 12:07 pm (because 12+7 =19... King's Constant Readers will know what I'm talking about). Bonne chance!
A huge thankee-sai to Simon & Schuster Canada for making this contest possible!

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Jusqu'à la folie de Jesse KELLERMAN

Jusqu'à la folie
Jesse KELLERMAN
(Flammarion Québec)
traduction : Julie Sibony
titre original :  Trouble
Jonah Stem est étudiant en médecine à New York.  Il termine un stage exténuant et il passe une partie de ses temps libres à tenir compagnie à Hannah, son ex-copine qui souffre d’une dépression sévère.  Sorti prendre l’air après un service de plus de 16 heures, il est témoin d’une agression dans une ruelle jouxtant l’hôpital : un homme armé d’un couteau attaque une jeune femme.  Il y a du sang, elle a déjà été blessée.  Il se précipite et, dans l’altercation qui s’ensuit et sans qu’il sache trop comment, il frappe l’agresseur et le tue.  Les journaux du lendemain parlent du super-doc qui a sauvé la vie d’une certaine Eve Gones.  La victime était connue des services sociaux et de la police pour ses comportements instables, voire dangereux.
La vie et les études reprennent tant bien que mal pour Jonah.  Un nouveau stage éprouvant où son directeur prend un malin plaisir à le rabrouer et à l’humilier publiquement.  Sa route croise à nouveau celle d’Eve, dans une librairie du quartier, puis à quelques autres reprises. Bientôt une aventure sulfureuse naît entre la rescapée et son sauveur.  Mais très vite Jonah s’aperçoit qu’ Eve veut imprimer un caractère sado-maso à leur relation, ce qui ne lui plaît pas du tout.  Il veut rompre mais Eve n’est pas de cet avis et elle va commencer à lui rendre la vie infernale.
La trame n’est pas sans rappeler “Fatal Attraction” d’Adrian Lyne, interprété par Michael Douglas et Glenn Close. Comment peut-on se défaire d’une empoisonneuse de vie toujours à la limite du comportement illégal que la police pourrait sanctionner mais qui ne franchit jamais cette limite?
Kellerman réussit à nous faire sentir le désarroi et l’impuissance de Jonah dans cette relation malsaine menée de main de maître par une virtuose de la manipulation. On se demande jusqu’à la fin comment il pourra retourner la situation à son avantage. Deuxième roman traduit de l’auteur de Visages, bien qu’il s’agisse d’une oeuvre antérieure.
Jesse Kellerman: Né en 1978 à Los Angeles, il est écrivain et dramaturge. Fils des écrivains de best-sellers Jonathan et Faye Kellerman, il a étudié la psychologie à Harvard, avant de se consacrer entièrement à l’écriture.

ZE BOUILLABAISSE OF BOOKS (in French)

Nous vous invitons à nous faire parvenir une liste de vos titres favoris de l'année qui s'achève; nous compilerons les résultats et publierons la liste. Pour vous remercier de prendre le temps de participer, nous aurons quelques livres à faire tirer. Il n'y a aucune restriction de participation : si vous lisez en français, peut importe où vous habitez, vous êtes invitéà participer et vous devenez ainsi éligibles à gagner un de nos prix. Envoyez votre liste à housecrimyst@gmail.com et n'oubliez pas d'inclure votre nom et pays de résidence. (Vous devez cependant être agé de 18 ans ou plus). Date limite 10 décembre, 2011.

L'HYPNOTISEUR
de Lars KEPLER
traduit du suédois par Hege Roel-Rousson et Pascale Rosier
titre original Hypnotisøren

Même les enquêteurs les plus endurcis ont du mal à encaisser le spectacle des scènes de crime.   D’abord le père, retrouvé au centre des sports dans un bain de sang effroyable; puis à leur domicile, la mère et la plus jeune fille affreusement mutilées.  Seul Josef, le fils, a survécu à ses blessures mais il est en état de choc profond et incapable de communiquer. La fille aînée manque à l’appel et l’inspecteur Joona Linna doit faire vite s’il veut la retrouver en vie. Il contacte le docteur Bark, psychiatre spécialiste des traitements de traumas aigus, dans l’espoir qu’il acceptera de placer le survivant sous hypnose. Il y a plus de dix ans, une séance d’hypnose de groupe avait mal tournée et  il s’était juré de renoncer à cette pratique. Mais une vie est en jeu et il accepte de coopérer à l’enquête. La séance est un succès et il s’avère que Josef est l’auteur du carnage. Placé sous surveillance policière et bien qu’étant bien mal en point, il réussit à s’enfuir de l’hôpital en laissant quelques cadavres derrière lui.

Linna essaie de convaincre Bark d’accepter la protection de la police car le meurtrier n’a pas apprécié être démasqué par le médecin et il a juré de se venger. Les médias, mis au courant de son intervention médicale dans l’enquête, ont ressorti leurs vieux dossiers et le harcèlent. Et son mariage bat de l’aile. Quelques heures après la fuite de Josef, Benjamin, le fils hémophile de Bark, est enlevé dans leur appartement sous les yeux horrifiés de sa femme impuissante à réagir car elle a été droguée.

Est-ce que Josef, affaibli par ses blessures, a réellement pu enlever Benjamin? Ou faut-il aller chercher dans la pratique passée du psychiatre, un motif de vengeance?

Beaucoup de rythme et de rebondissements dans ce polar écrit à quatre mains par Alexander et Alexandra Ahndoril, connus sous le pseudo de Lars Kepler. Après un début déchaîné, le rythme ralentit lorsqu’on retourne fouiller dans le passé du psychiatre (la rupture de rythme est-elle voulue par les deux auteurs ou reflète-elle la différence de style entre les deux?). Mais l’histoire n’en souffre pas.

Une deuxième enquête de l’inspecteur Linna est parue en Suède à l’été 2010. Vivement sa traduction!  Dans la même collection Actes noirs que la série Millénium, mais la similitude s’arrête là.

texte de Grenouille Noire

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IL NE FAUT PAS PARLER DANS L'ASCENSEUR
de Martin MICHAUD
(Editions Goélette)

Dans un camp de chasse au nord de Montréal ronronnent deux congélateurs. Vides. Pour l’instant…Au mur, une paire de menottes solidement fixées. Le gibier espéré n’est donc pas du genre à gambader librement dans la forêt. La chasse est cependant commencée et une première victime est en route vers son sarcophage glacé.

Chemin faisant, le prédateur fait un arrêt dans la métropole, histoire de se délasser un peu car la route est encore longue. Un détour vers le quartier où travaille une de ses proies vient compromettre son plan méticuleux, car en apercevant sa future victime, il ne peut s’empêcher de foncer à toute vitesse sur elle. 

N’étant pas bien sûr de l’avoir heurtée mortellement, il se mêle à la foule des curieux après avoir stationné à quelques rues de son délit de fuite, histoire de vérifier s’il lui reste  un boulot à finir.  Cette deuxième entorse à son plan lui causera bien des soucis car son auto aura disparu  à son retour. Le contenu du coffre ne tardera pas cependant à empoisonner la vie des voleurs. Notre justicier ne se laisse pas démonter pour autant et réussit à éliminer  sa deuxième victime sans pouvoir cette fois récupérer le corps. L’inspecteur Lessard, qui enquêtait sur le délit de fuite, se voit confier l’enquête de ce récent meurtre.

Jusque là, un scénario assez classique. Mais lorsque l’auteur donne la parole à l’accidentée, l’histoire prend une direction inattendue et pourrait basculer dans l’improbable. Simone, la victime du chauffard, se relève à peine égratignée,  secourue par un passant qui l’a sauvée de la collision et accepte le café que ce dernier lui offre pour se remettre de ses émotions. Cet homme qu’elle n’avait jamais rencontré avant, sait beaucoup de choses sur elle et ils passeront ensemble une journée riche en émotions. Sauf qu’en réalité, Simone est dans le coma et gît sur un lit d’hôpital. Ses blessures ne lui seront pas fatales, mais seul son esprit a pu vagabonder dans un monde parallèle. A son réveil, elle décide de quitter précipitamment l’hôpital pour retrouver Miles, son bon samaritain, ce qui lui permet d’échapper au tueur qui est à ses trousses.

Attention au mélange des genres me direz-vous et je suis bien d’accord. Mais pourquoi pas quand il est fait de façon aussi habile et plausible.

Un premier roman parfaitement maîtrisé  et un auteur qui n’a pas peur d’intégrer du surnaturel à un canevas plus classique de roman policier sans perte de crédibilité. Une belle réussite.

L’auteur : Martin Michaud a 40 ans et est avocat au service du contentieux de Radio Canada. Il a aussi fait partie d’un groupe rock. Son second roman, La chorale du diable est paru à l’hiver 2011 et a remporté le prix du meilleur roman policier au Festival de Saint-Pacôme.

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FAKIRS
de Antonin VARENNE  

Le commissaire Guérin et son adjoint Lambert sont chargés d’enquêter sur la mort d’un artiste de la scène spécialisé dans le fakirisme qui aurait mal ou trop bien évalué les risques de son numéro, selon que l’on soit adepte de la théorie de l’accident ou du suicide. C’est que la victime, ancien marine américain, homosexuel et héroïnomane, passait par une de ses périodes de profonde déprime. Il avait aussi du mal à régler ses fournisseurs de drogue.
Pour les deux enquêteurs, cette histoire vient se greffer à une série de “suicides” peut-être “assistés” par un couple qui se retrouve toujours sur ou à proximité des lieux du crime. Mais il est difficile de mener à bien ses enquêtes quant on est relégué à un département placard et stigmatisé par une histoire de dénonciation de collègues, même si le bon droit est de votre bord.
Le meilleur ami du fakir, John, éternel étudiant en psychologie comportementale, qui bivouaque dans le sud de la France, sur un terrain qui servait autrefois de refuge à sa baba cool de mère et à sa commune hippie, ne croit pas à la thèse du suicide. Il monte à Paris pour l’identification du corps et mène sa  propre enquête qui semble déranger  passablement autour de lui. Un ancien taulard recyclé en gardien de parc lui viendra en aide un peu malgré lui.
Une intrigue policière bien menée, doublée d’un roman noir, avec des personnages singuliers et attachants tel ce Guérin qui s’écharpe le crâne au sang dans les moments de grande tension et dont le comportement déteint sur son seul ami, Churchill, un perroquet qui par mimétisme, s’arrache les plumes. Une description d’un Paris underground plutôt glauque, à mille lieux des circuits touristiques traditionnels.

Biographie de l’auteur:
Né à Paris en 1973, diplômé de philosophie, Antonin Varenne a parcouru le monde avant de revenir en France pour se consacrer à l'écriture. Fakirs a reçu le prix Michel-Lebrun 2009.
Du même auteur:
Le gateau mexicain (Editions Toute Latitude) 2007
Le mur, le Kabyle et le marin (Viviane Hamy) mars 2011

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MELANGES DE SANGS
de Roger SMITH  
traduit de l'anglais par Robert Pépin
titre original MIxed Blood

Qu’ont en commun un Américain en cavale avec sa femme enceinte et leur jeune fils; un ancien criminel recyclé en gardien de nuit; un flic épouvantablement corrompu jusqu’à la moelle et un détective zoulou qui tente par tous les moyens de le coincer? Ils sont les protagonistes de ce violent roman sud-africain, le premier de son auteur à être traduit en français.
Smith, un scénariste et réalisateur sud-africain, a concocté une intrigue labyrinthe relevée et étonnante où une surprise n’attend pas l’autre. C’est un roman dur et violent qui ne laisse aucune place aux sentiments, le ton étant maintenu dès la première scène. Ames sensibles s’abstenir.
L’action a lieu à  Cape Town, une des villes où le taux de criminalité est le plus élevé au monde, où les viols, meurtres et enlèvements d’enfants (souvent les 3 en même temps) sont une chose tellement commune que les laissés-pour-compte, les pauvres, ont depuis longtemps accepté la situation comme faisant partie de leur quotidien, alors que les riches vivent en sécurité dans leurs enclaves gardées. Les actes criminels dévoilés par l’auteur peignent un tableau affligeant de cette ville, et aussi de ce pays qui tente toujours de se reconstruire moins de 20 ans après la fin de l’Apartheid.
Ce roman est publié dans une nouvelle collection de romans policiers créée par Robert Pépin, une légende du milieu, qui a fait découvrir Michael Connelly, George Pelecanos et Lee Child au public francophone alors qu’il travaillait au Seuil Policier il y a quelques années. Son flair est donc impeccable.
Alors que le monde du roman policier n’en a que pour les auteurs scandinaves (surtout depuis que les Américains ont découvert Stieg Larsson après tout le monde) on peut espérer que la prochaine tendance populaire sera le policier sud-africain; tendance amorcée tranquillement il y a quelques années par les traductions et la publication (toujours par Robert Pépin – tiens, tiens!) des romans afrikaners du magistral Deon Meyer (L’âme du chasseurLes soldats de l’aubeLemmer l’invisible13 heures et autres) avec un clin d’œil au français Caryl Ferey et son sanglant Zulu. Soyez donc parmi ceux qui pourront se vanter d’avoir devancé la vague en lisant ce roman de Roger Smith, mais tout particulièrement les romans de Deon Meyer.
(Mélanges de sangs, en librairie au Québec dès le 5 mai)

texte de Bulle Noire


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LE LEOPARD
(Harry Hole livre #8)
de Jo Nesbø
traduit du norvégien par Alex Fouillet
titre original Panserhjerte

Tout porte à croire qu’un meurtrier en série sévit de nouveau à Oslo, alors que les corps de deux femmes sont retrouvés sans vie et portant des blessures difficilement identifiables mais ayant causées leur mort par hémorragie interne.  L’enquête ne menant nulle part, Kaja Solness de la Brigade criminelle, est chargée de retrouver Harry Hole, le seul spécialiste de ce genre d’affaires en Norvège.  Sauf qu’il se terre très loin, au cœur d’une mégapole, en proie à ses démons et traqué pour dettes de jeux.
La belle Kaja réussit à le denicher et à le convaincre à rentrer au pays, ne serait-ce que pour faire ses adieux à son père mourant. Entre-temps, le corps d’une troisième femme est retrouvé, mais le modus opérandi n’est plus le même : celle-ci a été décapitée après qu’elle eut plongé d’un tremplin avec une corde autour du cou. Puis c’est au tour d’un jeune homme, retrouvé noyé dans sa baignoire, le corps collé avec de la super glu. 
Ne disposant que d’une équipe réduite, Harry doit enquêter en catimini, puisque l’affaire appartient officiellement à la Kripos, le concurrent de la Brigade, dirigé par un enquêteur arriviste, Bellman, qui est prêt à tout pour se couvrir de gloire. Le duel semble inévitable entre ces deux policiers doués mais animés de motivations bien contraires.  Et lorsque Harry arrive à débrouiller une piste, il s’aperçoit que l’info a coulé. Pour le plus grand bien du tueur qui court toujours et se réjouit de cette rivalité qui le favorise, du moins pour un temps.
Cette huitième enquête de Harry Hole nous trimballe d’une Norvège sauvage, enneigée et glaciale, à l’enfer du Congo et nous ballade d’une hypothèse à l’autre sans répit. C’est sans aucun doute la meilleure et la plus aboutie que j’ai lue jusqu’ici. La plus inventive aussi quant aux châtiments corporels infligés aux victimes. Ames sensibles s’abstenir…Et bien qu’Harry ait donné sa démission à la fin de l’enquête, je ne peux croire que Jo Nesbø laissera tomber ainsi son enquêteur fétiche, plus amoché mais plus intense que jamais.
Tout comme pour Michael Connelly, Harry Hole est mon nouveau héros !
Bio de l'auteur :
Né en 1960, Jo Nesbø, d'abord journaliste économique et musicien, a été propulsé sur le devant de la scène littéraire en 1998 en recevant le prix du meilleur roman policier nordique de l'année pour L'homme chauve-souris (Folio Policier numéro 366). Le léopard est son cinquième roman à paraître à la Série Noire. 

texte de Grenouille Noire









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Julius Winsome
de Gerard Donovan
traduit de l'anglais par Georges-Michel Sarotte
titre original Julius Winsome
Depuis la mort de son père, Julius Winsome vit seul dans une cabane à l’orée d’une vaste forêt du Maine où les chasseurs trouvent du gibier en abondance.  Mais Julius ne chasse pas, bien qu’il sache se servir d’une arme.  Son chien Hobbes et sa bibliothèque contenant quelques milliers de livres qui tapisse les murs de sa cabane l’occupent  pleinement.  Son père l’a élevé seul, après la mort de sa femme lors de l’accouchement.  Et il lui a transmis son amour de la langue de Shakespeare et ses souvenirs de guerre ainsi que  ceux du grand-père qui ramena d’Europe un fusil de sniper, un Lee-Enfield.

Les coups de feu sont fréquents en cette fin de saison de chasse.  Mais le dernier a retenti vraiment tout près du chalet et Julius s’inquiète soudain de l’absence de son chien.  Lorsque ses appels demeurent vains,  il se doute que le pire a dû arriver.  Hobbes, touché mortellement, réussit à se trainer jusqu’à son maître mais il est trop tard pour le sauver et le vétérinaire confirme qu’il a été tiré à bout portant.

Alors ce quinquagénaire taciturne qui vivait tranquillement dans son coin, entreprend de retrouver le meurtrier de son chien.  Et comme personne ne se vantera de ce genre d’exploit, il préfère râtisser large.  Les disparitions de chasseurs se multiplient.  Julius a des talents de sniper et de chasseur de gros gibier. 

Ce qui fait froid dans le dos, c’est l’apparente normalité de la vengeance de Julius.  Les meurtres perpétrés nous apparaisent comme allant de soi.  L’auteur réussit à nous faire épouser le raisonnement de ce justicier sanguinaire.  L’étau se resserrera inévitablement sur lui mais sans qu’on redoute trop l’issue fatale.  Peut-être parce que lui-même s’en fout et que plus rien ne le rattache désormais au monde qui l’entoure.
Un récit lent, envoûtant et très bien construit pour les amateurs de grands espaces et les analystes des méandres du fonctionnement psychologique.

Poète, romancier et nouvelliste, Gerard Donovan, né en Irlande, vit actuellement aux États-Unis. Julius Winsome est son premier roman traduit en francais.

texte de Grenouille Noire



NIGHTMARES on HOLM STREET: A Review of Chris F. Holm's "8 POUNDS"

(this review was previously published in a slightly different version on Crime Fiction Lover's website)


Chris F. Holm is a writer to watch closely. He published a few stories in Beat to a Pulp, Needle Magazine, Alfred Hitchcock Mystery Magazine, Thuglit, and a few other places. With "The Hitter", a (long) short story published in Needle, Holm received an Anthony Award nomination and lots of attention. His first novel, "Dead Harvest", will be published in March 2012 by the new and very interesting Angry Robot Books. A second Holm novel, "The Wrong Goodbye", will follow in November of the same year, still with ARB. In the meantime, you can enjoy his collection titled "8 POUNDS", available only in eFormat for the ridiculous price of 0.99 cents. The book is short, only 90 pages or so, but at just over one cent per page, you won't find much better deals.

The first story, “Seven Days of Rain”, is about facing the wrongs you’ve done in your life: the sins that you’ve tried to ignore, even if you’ve managed it until old age. Who’s ready to come clean, who still wants to deny the past? For some, 50 or 60 years ago can still feel like yesterday, because the past is never very far behind when you’ve done something very wrong.  In the story, the rising water in the town while the storm’s raging is a good image to represent the past coming back.

“A Better Life” is reminiscent of some Stephen King’s short stories in which human error, mixed to a bit of stupidity and foolishness, will often result in bad choices and ugly results. What do you do when you think you have rats or mice in your walls? Are you sure? Think again…  There’s a widely accepted idea that the unseen is scarier because what the writer can show you will never be worse than what your mind can imagine. Holm superbly contradicts that notion. The ending of this story will stay in your mind alongside the best horror stories you’ve ever read. 

In “A Simple Kindness”, Holm almost flawlessly rewrites the pulp noir classic about the good guy who helps the damsel in distress. Do you remember when your parents told you (maybe they still do) about asking questions first and making your decision afterwards? And to not take for granted what you see without thinking a little. Well, of course, sometimes you don’t have time to think and you just react. But that’s usually when it puts you in big trouble. Hopefully, not as much as the main character in this story.

“The Toll Collectors” is another example of the past catching up to you but in a way that makes you really regret your actions. Of course, it’s already too late for you. Holm’s creepy idea makes this an original story and one of my favourites, even if I was a little bothered by the repetitive use of some descriptive words. It’s a pure horror story with punch and intensity; the open ending for the character who finds himself in a no-exit situation is a brilliant idea.

In “Eight Pounds”, betrayal meets revenge in a spectacular ending. Make sure you know your best friend before you betray him. Here, Holm shows his talent at creating suspense through dialogue: you can feel the nervousness as the characters start feeling uncomfortable and suspicious of each other while they sit in a bar, drinking and talking. The tension mounts not only through their words but also in the unsaid. The only action is the walk they take at the end of the evening.  

In “The Well”, the title is almost as long as the story, the shortest one in the book. It’s the two-page tale of a girl who has fallen in a well, and who is very hungry. Not a bad story, and an original idea too. But to lifetime readers it doesn’t pull any punches or surprises. It could be a better story with a bit of background to beef it up. Then again, it is a nice horror vignette that can pass as a painting in a book of short films. Creepy short films.

With “The Big Score”, Holm gets back to noir and there’s no gray area about it. Some guy stole a treasure (old, valuable guns) but he disappears. His best friend is beaten and threatened because those looking to get back the guns think that he knows where they are. He decides to play their game.

In the last story, “The World Behind”, a teenager learns the hard way that you shouldn’t try to change things, even when your intentions are good. Others might not see it the same way. As in most of Chris F. Holm's stories in this collection, you are showed a landscape that you accept, only to realise too late that appearances can, and often will, deceive.

The stories in 8 POUNDS are sometimes clearly horror, sometimes noir-ish crime, but most of the times they exist somewhere in-between or in an interesting mix of both. They are in a world defined by good and evil, where the darkness either eats you up if you’ve been walking too close to it or regurgitates you like a small bone if you’re one of the innocent victims. One thing’s for sure, you don’t come out of it unscathed and you’ll never feel safe again.

Because on Holm street, the nightmares are real.


JF
November 2011

Visit Chris F. Holm on his website, on Facebook, Twitter, or in Maine.
A big thank you to fellow Canadian Garrick Webster for his editing help and incredible patience.

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