Titre original :
Defending Jacob
Traducteur : Philippe MOTHE
Éditeur : Michel Lafon
Lorsque le corps d’un ado est retrouvé dans un parc, poignardé à mort,
le procureur Andrew Barber décide de garder le dossier, car il trouve que
l’enquête ne progresse pas assez vite à son goût et de plus, il aime être
confronté à des cas difficiles. Mais
lorsque les premiers indices sortent, l’affaire lui est retirée, car tout
désigne Jacob, son fils, comme principal suspect.
C’est alors le début de la descente aux enfers pour Andrew et Laurie, abasourdis
et bouleversés, des parents et citoyens respectés de la communauté de cette
petite ville du Massachusetts. Ils
se mobilisent pour fournir la meilleure
défense possible à leur fils, mais les doutes finissent par miner la confiance
de Laurie envers ce dernier. Au fil des témoignages, des traits de
personnalité inconnus de ses parents font surface, comme sa cruauté envers les
animaux et les personnes handicapées.
Alors sa mère se souvient de sa
petite enfance difficile et asociale et des “accidents” qui se produisaient autour
de lui. Et quand elle apprend la véritable identité du père d’Andrew, criminel
incarcéré pour meurtre, ses soupçons ne font qu’augmenter. Elle en veut terriblement à Andrew de lui
avoir caché son héritage familial. Quant à l’avocat de la famille, il doit se
préparer aux attaques d’une défense qui
ne manquera pas d’invoquer le gène du meurtre pour enfoncer davantage Jacob.
L’histoire se déroule sur une période d’un an et on passe par toute la
gamme d’émotions que vivent les parents de Jacob: du regain d’espoir au
désarroi le plus profond. Quant à Jacob,
il semble étranger au tumulte qui secoue son entourage.
Quelque chose dans la narration, des indices semés
parcimonieusement, suggère un dénouement
douloureux et inéluctable. J’ai souvent
songé à “Il faut qu’on parle de Kevin”
de Lionel Shriver lors de cette lecture,
car peu d’auteurs donnent la parole aux parents de meurtriers (ou présumés
meurtriers) et ces deux histoires y arrivent, en dégageant toute la détresse
vécue par les proches.
Défendre
Jacob est parfait pour les amateurs d’intrigues judiciaires, l’action se
déroulant principalement en cour.
L’auteur ne se prive pas de faire, au passage, quelques commentaires sur
le système pénal américain.
Sur l’auteur : Diplômé
de l’université de Yale, il fut procureur adjoint avant de se tourner vers
l’écriture. Il vit aujourd’hui à Boston.
Un autre titre est disponible en français Boston Requiem paru chez Robert Laffont en 2005 et qui a reçu le
prestigieux prix John Creasey Dagger du premier roman policier, pour la version
anglaise, en 2003.
texte de
Grenouille Noire