LA TRISTESSE DU SAMOURAÏ de Victor del ARBOL


(Actes Noirs/Actes Sud)

Titre original : La tristeza del Samurai
Traducteur : Claude Bleton

Espagne, hiver 1941. Une femme élégante attend le train pour Lisbonne avec son jeune fils Andrès, à la gare de Mérida. La fuite est son seul salut, car bien qu’elle soit en principe du côté des vainqueurs, le sombre complot visant à éliminer son mari, chef phalangiste, a échoué et elle n’attend aucune clémence de la part de ses poursuivants. Elle ne prendra jamais ce train et ne rentrera jamais à la maison. Son fils y retournera, seul, n’acceptant la séparation d’avec sa mère qu’avec la promesse d’un sabre japonais. Un véritable katana qui l’obsède depuis le récit des histoires de samouraïs qu’Isabel, sa mère, lui a racontées. Le précepteur de la famille sera accusé du meurtre d’Isabel, jugé et exécuté à la sauvette pour clore le dossier.

Quarante ans plus tard, Maria, une jeune avocate accepte la défense d’un homme sauvagement battu par un policier. Ramoneda, la victime, gît dans le coma à l’hôpital après que l’inspecteur Alcala l’ait séquestré et torturé pendant plusieurs jours pour lui faire avouer où il détient sa fille kidnappée. Maria réussit à le faire enfermer à perpuité. Cette affaire, qui a fait grand bruit, lance sa carrière et la décide à quitter son mari violent, pour Greta, sa collègue avocate.  Et si ce n’était de ses trop fréquentes migraines, tout serait parfait : reconnaissance professionnelle, belles autos, belle résidence, vacances de rêve.

Mais les parcours de Maria et de l’ex-inspecteur Alcala ont été tracés d’avance par des meneurs de jeu redoutables, venus d’un passé trouble et bien décidés à assouvir une vengeance longuement planifiée. Lorsqu’ils réaliseront qu’ils ont été manipulés, il sera peut-être trop tard pour stopper le déferlement de violence qui s’abat sur leurs familles respectives.

Un roman noir qui revisite les heures sombres du franquisme en décrivant ses dérives et les conséquences de ses pratiques haineuses. Le va-et-vient entre les deux périodes permet de lever progressivement le voile sur les rôles des différents protagonists, et la description de deux époques sonnent tout aussi juste l’une que l’autre.

Un premier roman d’un auteur qui a bien fait ses devoirs d’historien et a su rendre le passé douloureux d’une société espagnole encore habitée par des souvenirs peu glorieux.

Bio : Victor del Arbol est né à Barcelone, en 1968. Après avoir étudié l’Histoire, il travaille dans les services de police de la communauté autonome de Catalogne. Il est l’auteur de deux romans. Seul La tristesse du samouraï a été traduit en français pour le moment.

texte Grenouille Noire

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